« Union pour la Méditerranée » : Merkel et Sarkozy parviennent à un compromis
HANOVRE— La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont annoncé lundi à Hanovre être parvenus à un « compromis » en faveur d’une « Union pour la Méditerranée », pomme de discorde des derniers mois entre Paris et Berlin.
« On a trouvé un compromis autour de cette Union pour la Méditérranée que nous voulons tous les deux et qui n’excluera personne », a assuré lors d’un point de presse le président Nicolas Sarkozy. Bien que l’Allemagne et la France aient joué un « rôle important » dans ce dossier, Mme Merkel a précisé que l’Union méditerranéenne concernerait « tous les pays de l’Union européenne ».
« Nous sommes d’accord pour que ce soit un projet de l’Union européenne », a souligné Mme merkel. Tous les deux ont refusé de donner les détails de leur accord qui sera présenté au prochain Conseil européen à Bruxelles. «Nous voulons associer les partenaires , a souligné le président, et non pas leur imposer nos idées.»
Nicolas Sarkozy était venu inaugurer, à Hanovre le Cebit, plus grand salon des nouvelles technologies du monde, aux côtés du président de la Commission européenne, Jose-Manuel Barroso.
Un entretien et un dîner avec Mme Merkel ont permis d’évoquer la présidence française de l’UE, au deuxième semestre, et divers sujets sur lesquels Paris et Berlin n’ont pas été sur la même longueur d’onde. Le principal était ce projet dont Nicolas Sarkozy veut faire une priorité de sa présidence, Berlin ayant émis la crainte qu’il divise à terme l’UE s’il excluait les Européens non riverains de la Méditérranée.
Tel le messie au milieu des apôtres!
Rice reprend son bâton de pèlerin pour sauver Annapolis
L’armée israéliene a quitté lundi la bande de Gaza, après une opération qui a fait plus de 70 morts en 48 heures
Mais le Premier ministre israélien Ehud Olmert a averti que l’armée continuerait ses attaques contre le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin.
Au total, depuis mercredi, plus de 120 Palestiniens ont été tués dont des enfants, alors que les tirs de roquettes sur le sud d’Israël ont fait un mort israélien mercredi.
Les blindés ont évacué le camp de réfugiés de Jabaliya où une trentaine de maisons ont été détruites. L’armée a annoncé que l’opération menée depuis samedi touchait à sa fin.Condoleezza Rice, dont la crédibilité est en jeu, a exhorté Israéliens et Palestiniens à reprendre rapidement les négociations de paix suspendues par l’Autorité palestinienne depuis l’offensive des forces israéliennes dans la bande de Gaza qui a fait près de 120 morts côté palestinien.
« Des négociations devraient reprendre aussi tôt que possible », a dit la secrétaire d’Etat américaine au Caire, première étape d’une nouvelle et brève tournée dans la région visant à sauver le processus de paix israélo-palestinien et qui la conduira également à Jérusalem et en Cisjordanie.
Soulignant qu’Israël avait le droit de se défendre, Rice a déclaré aux journalistes que le Hamas tentait de réduire à néant les discussions sur la création d’un Etat palestinien.
« Le Hamas fait ce qu’on pouvait attendre, à savoir se servir de tirs de roquettes contre Israël pour arrêter un processus de paix dans lequel il n’a rien à gagner », a-t-elle dit.
Selon elle, toute suspension prolongée des négociations serait une victoire pour le Hamas. « Je continue de croire qu’il est possible de parvenir à un accord d’ici la fin de l’année si tout le monde a la volonté e le faire », a-t-elle cependant ajouté.
Mais si la secrétaire d’Etat a réclamé mardi matin un arrêt des violences qui ont tué près de 120 Palestiniens, dont une moitié de civils, ces derniers jours, elle n’a pas spécifiquement appelé à un cessez-le-feu. « Appelez cela comme vous voudrez: nous voulons que la violence cesse », a-t-elle simplement dit.
L’étude de Goldman Sachs publiée dimanche par le Wall Street Journal a de quoi faire frémir les investisseurs.
On le croyait à l’abri mais l’immobilier commercial des Etats-Unis devrait connaître un ajustement sévère au cours des prochains mois.
En dépit des apparences, le secteur de l’immobilier américain a soufflé le chaud et le froid en 2007. D’un côté, le marché résidentiel s’est violemment retourné, entraînant une chute spectaculaire des prix. De l’autre, l’immobilier de bureau – dont le poids dans le PIB est à peu près équivalent – a bien résisté. Son dynamisme permettait jusqu’ici de relativiser les conséquences économiques liées à la crise dans la partie résidentielle. Malheureusement pour les Etats-Unis, cet amortisseur perdra de son efficacité en 2008.
En effet, le système financier est en pleine tourmente. Les banques, dont le bilan se dégrade, resserrent leurs conditions de crédits pour les ménages, mais aussi pour les entreprises. Selon une enquête récente publiée par la Réserve fédérale, 85% des banques nationales ont resserré la vis, au cours des trois derniers mois, pour les prêts immobiliers commerciaux, ce qui est le niveau le plus élevé depuis 1990. Concrètement, les banques alourdissent le service de la dette de leurs clients. Et la moitié d’entre elles a déjà réduit la taille maximum des prêts accordés.
Dans ces conditions, la demande de bureaux va souffrir. D’autant que la hausse spectaculaire du coût des matériaux utilisés pour la construction, comme l’acier ou le cuivre, commence à gonfler les factures. L’offre va vite devenir trop élevée : 19 millions de m2 de bureaux auraient vu le jour au quatrième trimestre, selon Reis, entreprise spécialisée dans l’information et l’analyse immobilière. C’est autant qu’en 2000, juste le retournement conjoncturel. On le voit bien, un tel rythme ne pourra être maintenu. Les dépenses de construction non résidentielles qui progressaient de 17% en rythme annualisé depuis un an et demi, devraient croître de 12% au premier trimestre avant de ralentir à 7-8% en fin d’année, préviennent d’ores et déjà les experts de Reed construction data, un autre spécialiste de l’immobilier.
Conséquence, selon une étude de la banque Goldman Sachs, les prix de l’immobilier commercial chuteraient de 21 à 26% dans les deux ans. Un krach susceptible d’entraîner de nouvelles dépréciations d’actifs pour les établissements financiers déjà touchés par le subprime. Les banques américaines ont en effet prêté de l’argent aux acquéreurs de locaux professionnels, elles disposent d’un patrimoine d’immobilier de bureau, et, comme pour les prêts résidentiels à risque, elles ont adossé des titres aux crédits immobiliers commerciaux. Cette titrisation a d’ailleurs triplé en 3 ans pour atteindre près de 295 milliards de dollars, selon le cabinet Dealogic. Heureusement, pour l’instant, la valeur de ces titres n’a chuté que de 5% sur un an et les défauts de paiements restent faibles. Pour l’instant…
A l’heure actuelle, aucun signe alarmant n’a été détecté, mais si les prévisions de Goldman Sachs se révélait juste, ce serait une catastrophe pour l’économie américaine, qui est déjà bien affectée par la précédente crise des subprimes.
Vous aimez le « subprime » ? Vous adorerez le crédit d’entreprise
Une crise financière peut en cacher une autre. Alors que les investisseurs regardent toujours passer le train des dépréciations d’actifs liées au crédit immobilier « subprime », un autre avance sur une voie parallèle, qui pourrait obstruer à son tour la perspective de la sortie de crise : celui qui transporte les prêts aux entreprises consentis ces dernières années à des conditions défiant toute prudence. « Le déroulé de cette débâcle pourrait être exactement le même que celui de la crise de l’immobilier insolvable américain », explique Ian Marsh, professeur à la Cass Business School de Londres. Des cas isolés de défauts de paiement d’abord, puis l’aveu par les banques de pertes importantes liées soit à des défauts de dettes, soit à une baisse forcée de la valeur de crédit titrisé ou de produits dérivés de crédit titrisé…
Les prévisions les plus alarmistes parlent de pertes totalisant plusieurs centaines de milliards de dollars. On s’en inquiète moins en France et, en général, en Europe, où la dette d’entreprise titrisée est moins répandue. Mais à tort. Comme l’a montré la crise du « subprime » américaine, dans laquelle se sont retrouvés pincés des acteurs inattendus comme des banques régionales allemandes ou britanniques, les débâcles financières ignorent gaiement les frontières.
Le ralentissement économique, voire la récession, qui se profile aux Etats-Unis n’est pas la seule raison de ce risque de crise du crédit aux entreprises « subprime ». Certes, il a le pouvoir de l’accentuer en pesant sur la rentabilité des sociétés. Mais la conjoncture est un bouc émissaire trop facile. Cette crise potentielle trouve également sa source dans l’inconséquence des établissements prêteurs qui ont pu transférer cette dette d’entreprise, ou le risque qui s’y rattache, à toutes sortes d’investisseurs sous forme de titres négociables sur les marchés. Cela ne vous rappelle rien ? C’est exactement la même mécanique que le « subprime » : un excès de prêts consenti par des banques qui croyaient se protéger du risque via les produits dérivés et s’en délester via la titrisation. Le problème est qu’il n’y a pas autant de bons emprunteurs que les banques ne l’affirment, dans les entreprises comme chez les particuliers.
En matière de crédits aux entreprises susceptibles de cacher des pertes, la catégorie qui vient à l’esprit en premier lieu est bien entendu celle des sociétés faisant l’objet de rachat à effet de levier, ces fameux « leveraged buy-out » (LBO) qui ont entretenu le récent boom du « private equity » (investissement dans le non-coté). Dans une lettre envoyée à ses associés il y a un an, William Conway, investisseur en chef chez l’américain Carlyle, un des plus grands investisseurs de ce type, écrivait : « Il y a tellement de liquidités dans le système financier que les prêteurs prennent des décisions très risquées (…). Cette dette nous a permis de mener à bien des transactions auparavant inimaginables. » Aujourd’hui, le robinet de la dette ne laisse plus filer qu’un mince goutte-à-goutte. Pour financer leurs LBO, les groupes de « private equity » se tournent pour l’instant vers les fonds souverains. Les banques les éconduisent, car elles stockent déjà dans leurs bilans entre 200 et 300 milliards de dollars de dettes LBO qu’elles n’ont pas pu titriser : les investisseurs ne veulent plus de ce genre de papier depuis l’été dernier.