Poutine et Sarkozy parlent d’Europe
31052008Après le sud, le royaume de fer et d’argile pousse vers l’est.
Pour son premier déplacement en dehors de la zone d’influence russe en tant que Premier ministre, Vladimir Poutine a choisi Paris. Et pour cause, la France est un pays clé de l’UE, et dans la répartition des tâches avec le président Medvedev, c’est lui qui suivra le dossier « UE ».
A partir du 1er juillet, c’est la France qui assurera la présidence de l’Union européenne. Juste avant, les pourparlers entre Moscou et l’UE au sujet de leur nouvel accord de partenariat auront débuté (ils doivent débuter le 27 juin à Khanty-Mansiisk, Sibérie occidentale), une région « très dynamique » en raison de ses ressources en hydrocarbures (le ton est donné). La visite de Poutine est en relation directe avec ces événements. La France est l’un des pays clé de l’Union européenne, un de ceux dont les relations politiques et économiques avec la Russie sont stables. Elle est aussi un membre influent de l’OTAN et un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, seul organe, comme le souligne Moscou, habilité à répondre aux questions de guerre et de paix.
La France est en outre dirigée par un homme pragmatique, Nicolas Sarkozy, qui tente d’établir des relations équilibrées avec tous les grands acteurs de la scène internationale (même si certains le jugent trop proaméricain). Comme au temps de Jacques Chirac, la France de Sarkozy met l’accent sur la nécessité de prendre en compte les préoccupations russes, que les Etats-Unis, pour leur part, négligent.
Accord Russie-UE: l’Europe veut un contrat de mariage
Rappelons que les négociations porteront sur un nouvel Accord de partenariat et de coopération entre la Russie et l’UE qui doit remplacer l’accord précédent entré en vigueur en 1997, celui même qui avait été signé par Boris Eltsine à Corfou en 1994 (son entrée en vigueur fut retardée par la guerre en Tchétchénie). L’accord précédent avait été conclu entre une autre Russie et une autre Union européenne. Moscou en était au stade de « réanimation » après la désintégration de l’URSS et était prêt à accepter bien plus de choses qu’aujourd’hui.
L’ancien accord qui a expiré en décembre 2007 a été prorogé d’un an. Ce document est tel qu’il peut être prolongé à l’infini, ou bien disparaître, ce qui ne serait sûrement pas douloureux pour les parties. La Russie peut très bien commercer avec les membres de l’UE sur une base individuelle sans cet accord. Il est davantage nécessaire à l’Europe, qui veut réglementer dans le nouveau document tous les aspects de la « cohabitation », non seulement en ce qui concerne les affaires, mais aussi en matière de sécurité, de culture, de politique, ainsi que les aspects juridiques, les droits civils, le respect des lois, etc. Autrement dit, elle voudrait conclure un « contrat de mariage », dont les points préciseront ce que les parties ont la possibilité de faire et ce qui leur est interdit.
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