La seconde vague arrive
14022009
Comme pour les subprimes américains qui mirent la finance mondiale puis l’économie réelle à genoux, une seconde vague de crédits à risque arrive sur l’Amérique.
Le crédit subprime dont le taux d’intérêt augmente chaque année, augmentant ainsi les mensualités de remboursements jusqu’à entraîner la faillite de millions d’américains, provoqua une énorme crise financière. On pensait qu’il n’y avait pas pire comme crédit, si , il s’appelle ALT-A.
Or, loin qu’elle ait atteint les derniers degrés de la destruction, comme on pourrait croire, et qu’il n’y ait plus qu’à observer les ruines fumantes, la débâcle financière a encore en réserve quelques sérieuses descentes. Avec la régularité d’un horaire des chemins de fer, les convois de mauvaises dettes défilent les uns après les autres… et de manière non moins prévisible viennent s’écraser sur le butoir. Celui des crédits immobiliers dits Alt-A promet depuis un moment un très bel amas de ferraille – et voici que les premiers wagons entrent en gare. D’une moyenne historique de quelques pour cents, le taux de défaut sur les Alt-A mortgages a bondi autour de 10 %.
Le crédit ALT-A est un prêt où l’on vous permet d’emprunter et de ne pas rembourser un centimes pendant 1 à 4 ans, pendant cette période, des taux d’intérêts sont appliqués (de l’ordre de 16 à 25%), donc au bout de quatre ans une personne ayant emprunté 200 000 dollars va se retrouver à rembourser 300 000 dollars sans compter les futures intérêts et cela alors que prix des maisons c’est effondré.
Ces crédit toucheraient 10 000 000 d’américains et ont été contractés en 2006 après la crise des subprimes. La période de non remboursement va maintenant expirer, durer jusqu’en 2011 et coûterait plus de 10 000 milliards de dollars….
Ci-dessus tableau de progression des défauts de paiement celon les catégories. Il y a maintenant plus (en volume) de prêts délinquants « primes » (c’est-à-dire souscrits par des emprunteurs sans risques, ayant un score de crédit élevé) que de « subprimes » ou « alt-a ».
Il faut du temps pour que la vague passe l’Atlantique, mais ces effets sont dévastateurs même en Europe.
La première vague provoque désormais des dégâts énormes dans le secteur bancaire français: les Caisses d’épargne s’apprêtent à annoncer des pertes proches de 2 milliards d’euros pour 2008; les Banques populaires des pertes avoisinant 300 millions d’euros et leur filiale commune, Natixis, des pertes comprises entre 2,5 et 3 milliards d’euros.
Les déposants seront donc ravis d’apprendre que leurs avoirs monétaires ont maintenant vocation à amortir les pertes de marché et à sauver les opérateurs de la crise de liquidité.
Après les banques suit l’effondrement industriel, dans la zone Euro -12% en un an, et pire encore dans les pays de l’est, ce qui va induire une contraction renforcée du crédit (baisse de la demande, augmentation des risques, augmentation des défaillances d’entreprise et des sinistres de crédit) qui vont effectivement mettre à zéro les capitaux propres du système financier européen. Comme le système financier US a déjà ses fonds propres passés à zéro….
Puis viennent les grandes agitations sociales, La grève du Jeudi 29 janvier, journée de grève nationale sera suivit des premiers mouvements d’ampleurs dans les îles antillaises. Toujours encore un mouvement d’ouest en est, des Etats-Unis vers l’Europe. Les vagues de la tempête issues de la colère divine se succèdent, avec toujours plus de force.
Matthieu 18:7 Malheur au monde à cause des scandales! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive!
Traduire skandalon par » scandale « , et skandalizein par » scandaliser « , c’est en fait ne pas traduire du tout. Pire, c’est induire en erreur, car aujourd’hui le mot » scandale « , dans le langage courant, signifie tout autre chose que skandalon dans la langue biblique. Il signifie » piège, obstacle contre lequel on bute « .
Le mot grec skandalon, dans la version des Septante, traduit plusieurs mots hébreux différents, dont les deux principaux sont : 1. Moqesch et 2. Mikeschol.
I. Moqesch vient du verbe iqasch, qui signifie : » tendre un piège « . A la forme niphal, le verbe iqasch signifie : » être pris dans le filet « . L’autre mot hébreu, qui a été traduit en grec par les LXX par le mot skandalon, c’est mikeschol, qui vient du verbe kaschal, qui signifie : buter avec le pied, trébucher, parce qu’on n’y voit pas.
On pourrait donc traduire Matthieu 18 : 7 de cette manière : Malheur au monde à cause des crédits trompeurs ! Car il est nécessaire qu’il arrive des occasions de chutes, mais malheur à l’homme par qui les subprimes et les Alt-A arrivent!
La perspective d’un deuxième service alors que la finance gît encore la tête dans la cuvette des subprimes a tout du film d’horreur. C’est pourquoi il ne faut pas s’attendre de sitôt à voir les résultats des banques relever la tête: ce sera « descente aux enfers ». Ça le sera d’autant plus qu’à la suite de tous les excès d’endettement bien identifiés – immobilier subprime ou Alt-A, crédits auto, LBO, cartes de crédit, etc. –, vont venir s’ajouter très bientôt ceux que la crise économique elle-même se charge de produire. On laissera le lecteur imaginer de lui-même et, si possible, dans un silence recueilli, ce qu’il en restera après quelques mois de récession sauvage — troisième service et pousse-café.
Catégories : economie