YOM HAZIKARON : ce soir, à 20h, les Israéliens, se figeront, pour deux minutes de silence, à l’invitation du mugissement des sirènes. Yom Hazikaron est une cérémonie consacrée à commémorer le souvenir de tous ceux qui sont tombés dans la lutte pour le création et la défense de l’état d’Israël. Elle se déroule durant les 24 heures qui précèdent le Yom Haatsmaout, jour de l’indépendance d’Israël.
Depuis le 15 mai 1947, ils sont 22 682 à être tombés, soldats et civils, au cours des trois grandes guerres, d’opérations ponctuelles, d’attentats terroristes. La taille du pays fait que la tristesse est plus pesante, immédiatement perceptible.
Demain, les mêmes se retrouveront, à la même heure, pour clamer leur joie, leur fierté. Du lundi (19 avril) au coucher du soleil au mardi (20 avril) au coucher du soleil, les Israéliens vont célébrer le 62e jour d’Indépendance de leur pays, connu sous le nom de Yom Ha’Atzmaut en hébreu. Et c’est sans transition que les feux d’artifice succèderont aux larmes, la joie à la peine. Ainsi l’a voulu le législateur. Pour que la douleur soit surmontée. Parce que la vie est la valeur suprême. A travers le pays, les Israéliens commémoreront ce jour férié avec une cérémonie nationale sur le Mont Herzl, des pique-niques en famille, des barbecues et des excursions dans la nature.
En Israël, les festivités de l’Indépendance se prolongent un mois entier : elles ont commencé à la fin de Pessah, avec la fête de la Mimouna, et se termineront le soir de Lag Baomer, le 2 mai prochain. Cette période marque le lancement de la saison des barbecues qui atteindra son apogée le jour de la fête de l’Indépendance, ce mardi 20 avril.
La population de l’état d’Israël se situe à 7 587 000 personnes, des données révélées par le Bureau Central des Statistiques ce dimanche. Aujourd’hui, Israël a 14 villes avec plus de 100 000 habitants. Six de ces villes ont une population qui dépasse 200 000 habitants : Jérusalem, Tel Aviv-Jaffa, Haïfa, Rishon Letsion, Ashdod et Petah Tikva.
Et pendant ce temps la Bête se couvre de cendres…
S’il est une terre qui soit un don du ciel, pour d’autres la terre fait don au ciel de cendres !
Depuis jeudi, une trentaine de pays européens ont mis en place des mesures de fermeture totale ou partielle de leur espace aérien, au fur et à mesure de l’avancée du nuage de cendres émis par le volcan Eyjafjöll (sud de l’Islande), qui peut endommager les réacteurs.
Près de 63.000 vols ont été annulés dans l’espace aérien de l’Europe depuis jeudi, dont près de 20.OOO dimanche, selon un décompte à la mi-journée de l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (Eurocontrol).
Cette paralysie coûte plus de 200 millions de dollars (147,3 millions d’euros) au secteur par jour, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA).
Pendant ce temps, l’éruption du volcan Eyjafjöll, sous un glacier qui en démultiplie les effets, ne montrait aucun signe d’accalmie. Des experts ont averti qu’elle pourrait durer plusieurs semaines.
Des millions de voyageurs restent bloqués. « Nous estimons que l’impact dépasse celui (des attentats) de 2001 en termes de vols annulés et d’inconvénients causés aux aéroports », indique le porte-parole de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), Denis Chagnon. Cette situation de chaos « est du jamais vu depuis la fin de la Seconde guerre mondiale », a expliqué un observateur sur la chaîne britannique BBC. Selon l’Organisation de l’aviation civile internationale, les dommages infligés au trafic par les cendres volcaniques dépassent ceux subis après le 11 septembre. La paralysie provoquée par les attentats du 11 septembre 2001 était jusqu’ici le pire blocage de l’histoire du transport aérien.
Un glacier en éruption.
En Islande, après une crise sismique entre le 3 et le 5 Mars, environ 3.000 tremblements de terre étant enregistrés à l’aplomb de l’Eyjafjallajökull, le 20 mars 2010, le stratovolcan Eyjafjöll, entre en éruption.
En date du 30 Mars 2010, suite à une nouvelle crise sismique, une nouvelle faille d’au moins 300 mètres de longueur, parallèle à la première faille éruptive, avait fait son apparition sous le glacier Eyjafjallajökull. La particularité de l’Eyjafjöll est la présence d’un glacier à son sommet. Le volcan est en effet recouvert par une large calotte glaciaire nommée Eyjafjallajökull. L’éruption est impressionnante du fait qu’elle est actuellement explosive. Mais cela est uniquement dû à la présence de glaciers qui recouvrent le volcan. Dans ces conditions, on parle alors d’éruption de type « sous-glaciaire ». Au contact de la glace, le magma va produire de grandes quantités de vapeur d’eau, à l’origine de larges colonnes de fumée sortant du cratère, lesquelles se transforment alors en nuages de particules fines, composées de minuscules morceaux de pierre et de verre, capables de monter très haut dans le ciel. Plus les nuages de cendres montent haut, plus ils mettent de temps à se disperser.
Il est des évènements dont le hasard des circonstances se lisent comme un rébus. L’Eyjafjöll, qui culmine à 1 666 mètres, entre en éruption le 20 mars. Le jour de Pessa’h il devient explosif et projette des cendres en haute atmosphère. 14 jours après le trafic aérien s’interrompt progressivement sur l’Europe du nord. Aujourd’hui à Yom Hazikaron c’est le silence dans le ciel et le chaos sur terre… Que dire de plus ?