La nouvelle génération politique 2
17 10 2010« Il faut le reconnaître et je me dois de le dire, nous subissons les conséquences de cinquante années d’immigration insuffisamment régulée, qui ont abouti à un échec de l’intégration« : Nicolas Sarkozy, Discours sur le thème de la lutte contre l’insécurité, préfecture de l’Isère, 30 juillet 2010.
Hier en écho Angela Merkel lui répond. La chancelière a estimé, devant le congrès des jeunes des unions chrétiennes CDU-CSU, hier à Potsdam, près de Berlin, que le credo multiculturel — « Nous vivons côte à côte et nous nous en réjouissons » — a échoué. L’Allemagne ne peut pas se passer d’immigrants, a-t-elle expliqué, « mais ceux-ci doivent s’intégrer et adopter la culture et les valeurs allemandes ».
Pour Angela Merkel, les immigrants doivent s’intégrer et adopter la culture et les valeurs allemandes, comme elle l’avait déjà souhaité à plusieurs reprises ces dernières semaines. «Nous nous sentons liés aux valeurs chrétiennes. Celui qui n’accepte pas cela n’a pas sa place ici», a-t-elle dit. «Subventionner les immigrants» ne suffit pas, l’Allemagne est en droit «d’avoir des exigences» envers eux, a poursuivi la chancelière allemande, par exemple qu’ils maîtrisent l’allemand et qu’il n’y ait plus de mariages forcés.
Le débat sur la place des étrangers en Allemagne a pris une nouvelle tournure depuis la parution, fin août, du livre choc de Thilo Sarrazin. Dans cet essai, L’Allemagne se détruit, ce membre du Parti social-démocrate, qui siégeait au directoire de la banque centrale allemande, affirme que les musulmans minent la société allemande et abaissent l’intelligence moyenne de la population. Son livre a suscité un tollé, mais il figure toujours dans les meilleures ventes et les sondages montrent qu’une majorité d’Allemands approuvent son argumentation.
La chancelière allemande Angela Merkel avait déjà pris ses distances avec le Président de la république Christian Wulff, qui a affirmé être aussi le président des musulmans, en plein débat sur l’intégration des étrangers.
« L’Allemagne est marquée par ses valeurs chrétiennes, par ses valeurs juives », a souligné la chancelière conservatrice en marge d’une conférence de presse à Berlin avec la présidente de l’Argentine Cristina Kirchner. « C’est ce qui marque notre Histoire. Entre-temps bien sûr nous avons des musulmans en Allemagne », a-t-elle ajouté.
« Chez nous prévaut la Loi fondamentale (qui tient lieu de Constitution, ndlr) et non la charia », une forme très stricte de la loi islamique, a insisté la chancelière, tout en se disant favorable à la formation d’imams en Allemagne, comme cela commence à se faire. Dans son discours à l’occasion des célébrations du 20e anniversaire de la Réunification dimanche, M. Wulff a assuré que l’islam faisait aussi « à présent » partie de l’Allemagne. Ces propos provoquent depuis lors des grincements de dents dans le camp conservateur auxquels Wulff et Merkel appartiennent.
Certains responsables de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) que préside Mme Merkel et surtout de son aile bavaroise CSU se sont publiquement déclarés en désaccord avec le président fédéral, membre lui aussi de la CDU. Dans les rangs conservateurs, fortement imprégnés de catholicisme, plusieurs responsables ont critiqué Christian Wulff. «Certes l’islam est entre-temps devenu une réalité en Allemagne mais c’est la tradition judéo-chrétienne» qui prévaut, a martelé Wolfgang Bosbach, le président de la commission des Affaires intérieures au Bundestag (chambre des députés). La CSU, aile bavaroise et plus conservatrice de la CDU, s’est également élevée contre les affirmations de M. Wulff. Pour le ministre bavarois de l’Intérieur, Joachim Hermann, il n’y a «pas la moindre raison d’intégrer l’islam parmi nos valeurs».
La droite conservatrice européenne radicalise toujours plus ouvertement son discours. Personnellement cela me parait totalement inconcevable sans l’aval du Vatican. Si les musulmans n’intègrent pas les valeurs conservatrices catholiques, c’est justement parce qu’elles ne sont pas chrétiennes. Les scandales à répétition sur le sexe ou l’argent le démontrent quotidiennement. En fait une stratégie de confrontation entre l’islam et l’occident soi-disant chrétien est en marche où les logiques de la haine et du rejet mutuel prévalent. Il devient alors parfaitement évident que ni les uns ou les autres sont inspirés par l’Esprit Saint mais que le diable les pousse à s’affronter dans une lutte pour des valeurs totalement antéchrist. Des chrétiens qui entrent dans de pareilles considérations ne sont plus des chrétiens au sens de l’évangile. Attention donc aux simagrées sarkoziennes au Vatican ou aux prêches merkeliennes sur les valeurs chrétiennes, elles n’ont aucun fond biblique.
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