Dans le miroir de l’Histoire 2
27022011Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné la répression des manifestants engagée par le régime du colonel Kadhafi, et souligné la nécessité pour le gouvernement de Libye de respecter la liberté de réunion pacifique et d’expression, y compris la liberté de la presse, on ne retrouve guère ce genre de précautions dans l’exercice de « realpolitik » alors mené par Nicolas Sarkozy. Il y a 3 ans, seule sa secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, Rama Yade, avait exprimé fortement son opposition au faste déployé pour la venue du dirigeant libyen d’hier, et dictateur officiel aujourd’hui, déclarant que « notre pays n’est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits« . « Les droits de l’homme, ce n’est pas un gros mot. C’est le supplément d’âme de notre démocratie, c’est même l’honneur de la France. Je sais bien qu’il faut des contrats économiques, qu’il faut discuter d’Etat à Etat, moi-même je l’ai fait. Mais rien n’empêche d’affirmer une autorité morale sur la scène internationale« , a ajouté l’ancienne ministre, débarquée du gouvernement en novembre 2010, qui est aujourd’hui ambassadrice de France auprès de l’Unesco.
Aujourd’hui à la hâte on remanie le gouvernement pour couvrir le désastre diplomatique français. Il a fallu que des chefs d’Etats ou des ex se retrouvent en difficulté pour que des puissances occidentales prennent leurs distances et se décident enfin à geler leurs avoirs dissimulés dans les banques européennes et américaines. Des dictateurs reconnus comme des prédateurs des maigres ressources de leurs pays pouvaient donc continuer à jouir de colossaux biens mal acquis tant qu’ils restaient tranquilles au pouvoir ou aussi longtemps que leurs peuples ne se décident pas à les chasser comme de vulgaires rats voleurs. Quelle hypocrisie de la part de ceux qui avaient l’œil sur les comptes des malfrats qui les gouvernent et qui étaient les gardiens de leurs fortunes.
Des diplomates français restés anonymes ont fustigé les « déboires » récents de la politique extérieure française de Nicolas Sarkozy et de son entourage, accusés « d’amateurisme » et « d’impulsivité« . Ces diplomates citent en exemple l’Union pour la Méditerranée, « lancée sans préparation » et « sinistrée« , qui avait autorisé la venue de Kadhafi en France, ou encore la politique au Moyen-Orient, « qui est devenue illisible, et s’enferre dans les impasses« . Sarkozy est devenu un VRP qui avait promis, pendant la campagne, d’abandonner la « realpolitik » de ses prédécesseurs, celle qui « fait renoncer à ses valeurs sans gagner des contrats« . Et qu’a gagné la France dans le jeu de la realpolitik sarkozienne ? Rien, si ce n’est le déshonneur et des pertes de contrats dont témoignent les déficits commerciaux croissants de la France. C’est le principe révolutionnaire comme chemin de liberté, que la realpolitik occidentale a barré toute ces années. C’est oublier notre propre Histoire et l’effacer de notre mémoire.
L’année 1848 vit une floraison de révolutions à travers l’Europe, appelées dans leur ensemble le Printemps des peuples ou le Printemps des révolutions. Elles ont généralement été réprimées, mais les conséquences ont souvent été importantes, portant notamment en elles les germes d’une nouvelle révolution voire de l’achèvement de l’unité d’un pays (comme l’Allemagne avec le traité de Francfort, qui échoue en 1849 mais qui porte en lui les germes de l’unification de 1871. La Révolution du Jasmin, soufflant de Tunisie vers l’Egypte et au-delà, présente quelques traits communs avec le «printemps des peuples» qui a secoué les trônes de notre continent en ce temps-là.
Il y a un trait commun entre les printemps des peuples arabes et européens, les classes moyennes se sont soulevées car les castes dirigeantes entravaient leur développement, ce qui est d’ailleurs le schéma classique de moult révolutions. Là s’arrêtent les comparaisons entre lieux et siècles fort différents. Mais là commence la remise en cause de l’irréaliste «realpolitik» de l’Occident.
Durant la Guerre froide, chacun des deux camps soutenait «ses» dictateurs. Puis, dès l’effondrement de l’empire soviétique, les Etats-Unis lâchèrent la bride aux Etats latino-américains. Ceux-ci ont alors entamé leur marche vers la démocratie, par différentes voies.
Rien de tel au Proche-Orient. Les Etats-Unis et leurs supplétifs européens ont pris la succession des Soviétiques dans de nombreux Etats arabes, dont le principal, l’Egypte, clé de voûte de tout le Proche-Orient. Khrouchtchev soutenait la dictature nassérienne. Les présidents américains en ont fait de même avec la tyrannie de Moubarak. C’est qu’au spectre rouge, avait succédé l’épouvantail vert de l’islamoterrorisme. En bonne «realpolitik», on ne fait pas les difficiles, on se bouche le nez en tenant à bout de bras les potentats sanguinaires et cléptocrates. Pour l’Occident, les Ben Ali et les Moubarak avaient peut-être tous les défauts, mais ils présentaient l’avantage suprême de s’ériger en remparts contre Ben Laden et le terrorisme islamiste. Alors qu’il faut le souligner, les islamistes n’étaient nulle part en première ligne dans les manifestations récentes. Et que le réveil arabe est d’une certaine façon un pied de nez à Al Qaïda…
Beaux remparts en vérité que les dictatures! Cette politique a eu pour principal effet d’associer la démocratie occidentale aux pires dictatures, donnant ainsi l’impression à ces classes moyennes arabes — dont l’Occident allait même jusqu’à nier l’existence— que la liberté leur était confisquée par ceux-là même qui s’en glorifiait.
Au lieu de soutenir les démocrates arabes, l’Occident a choisi de fermer les yeux sur l’oppression dont ils étaient les victimes, de crainte qu’en laissant la fenêtre ouverte à un filet d’air de liberté, la tempête islamiste ne s’engouffre dans la maison arabe, emportant tout sur son passage. Derrière cette «realpolitik» devenue bien irréaliste depuis quelques semaines, il y avait ce préjugé teinté de racisme: «les Arabes ne sont pas faits pour la démocratie». En 1848, les rois et princes disaient la même chose de leurs peuples. On a vu la suite.
Au-delà même du principe des libertés démocratiques occidentales, est attaché celui de leurs valeurs spirituelles chrétiennes et judaïques. Au nom de la raison d’Etat, le monde occidental à résolument tourné le dos à ses racines chrétiennes, privilégiant le mercantilisme aux valeurs morales. En agissant ainsi, ils ont contribué à développer un puissant courant antéchrist à l’intérieur et contre l’occident. De l’intérieur, le choix politique libéral qui couvre l’ancien terme de capitalisme, est la réponse qui cristallise ce courant antéchrist, et à l’extérieur c’est l’islamisme, comme contre-valeur morale, qui est devenu aujourd’hui le rempart au christianisme mercantile qui a vendu son âme au diable. Parce que le christianisme se croit riche, il est devenu tiède et est vomi de la bouche du Christ.
Aujourd’hui ces paroles de Paul deviennent claires et limpides à la lecture des évènements actuels. 2 Thessaloniciens 2 : 1 Pour ce qui concerne l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères, 2 de ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens, et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par quelque parole, ou par quelque lettre qu’on dirait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était déjà là. 3 Que personne ne vous séduise d’aucune manière ; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, 4 l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu. 5 Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j’étais encore chez vous ? 6 Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu’il ne paraisse qu’en son temps. 7 Car le mystère de l’iniquité agit déjà ; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu.
Au regard des paroles de l’apôtre Paul montrant qu’un personnage qu’il appelle « l’homme du péché » doit précéder la venue du jour du Seigneur. Il est clairement déclaré que, non seulement cet homme du péché doit premièrement se lever, mais qu’il doit se développer et prospérer avant que le Jour du Seigneur vienne. Avant le jour de Christ, la prospérité et l’influence de cette puissance auront atteint leur point culminant. Comme je ne cesse de la marteler depuis des années maintenant, l’éveil de la Bête n’est que la conséquence du sommeil de l’Epouse. L’influence de l’antéchrist croît, alors que celle de Christ décroit.
Aujourd’hui je reprends cette déclaration d’Esaïe pour notre génération perverse. Esaïe 1 : 14 Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; Elles me sont à charge ; Je suis las de les supporter. 15 Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux ; Quand vous multipliez les prières, je n’écoute pas : Vos mains sont pleines de sang. 16 Lavez-vous, purifiez-vous, Otez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions ; Cessez de faire le mal. 17 Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, Protégez l’opprimé ; Faites droit à l’orphelin, Défendez la veuve. 18 Venez et plaidons ! dit l’Eternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; S’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine.
Oui, la révolte arabe est le miroir de votre realpolitik qui a soutenu l’injustice et le mal. Aucune de vos prières n’aura d’effet et vos églises se videront et seront remplacées par des mosquées, tant que vous persisterez dans le commerce trompeur de vos iniquités. Plus la chrétienté s’associera à la politique antéchrist occidentale qui privilégie l’amour de l’argent et le confort matériel, et plus elle videra l’évangile de son contenu spirituel. Le refroidissement de l’amour du Christ pour le plus grand nombre fera entrer ce monde dans l’âge de glace de l’homme du péché.
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