Si le jour de la Nakba est traditionnellement un jour de manifestation violente pour les palestiniens, pour revendiquer des terres qu’ils n’occupèrent que pour accompagner la prospérité des juifs sionistes. Un combat tout aussi intense, mais plus discret eut lieu à Jérusalem ces jours-là. Le combat entre deux semences, comme le déclare le Seigneur en Genèse 3 : 15 Je mettrai inimitié entre toi (le serpent) et la femme (l’Eglise), entre ta semence et sa semence : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.

Cette histoire commence la nuit par un songe sans ambiguïté : je marchais seul sur un sentier en montagne, la pente était raide et l’environnement totalement minéral, j’étais donc en altitude assez élevée. Au détour d’un chemin je me retrouve face à un serpent énorme qui dévale le chemin très rapidement. La surprise est totale pour les deux parties. Le monstre de la taille d’un python de 10 m de long, emporté par son élan, doit pour m’éviter brusquement bifurquer sur la gauche pour dévaler dans un ravin. Sous le coup de la surprise j’étais comme tétanisé par l’effroi, mais une fois la stupeur passée, je ramasse les plus gros rochers que je puisse porter, pour les lancer dans la direction du monstre, qui était déjà trop loin pour être atteint. Mais le tintamarre provoqué par les rochers que je jetais dans le ravin, révéla d’autres serpents de tailles plus modestes, comme des vipères, tout autour de moi. Ceux-là partirent dans toutes les directions sans demander leur reste. Il est vrai que les rochers que je portais à deux mains pour les jeter sur le python ne laissaient aucun doute sur le sort que j’aurai réservé aux plus petits si je les avais remarqué plus tôt.
En général le Seigneur ne me prévient de cette manière que si le danger est grand et qu’il faut se préparer au pire. J’ignorais ce qui allait survenir, mais je m’attendais à quelque chose de sérieux et je n’allais pas être déçu.
La veille du shabbat, le vendredi, les musulmans sont assez nerveux à Jérusalem, surtout après les évènements des jours précédents au Golan. Mais c’est dans un tout autre registre que la bataille allait faire rage ce jour-là. Une fois n’est pas coutume, j’étais mêlé à un groupe de ‘chrétiens’ dans la ville. Un groupe très vivant et aussi très œcuménique, qui allait du catholique charismatique à un pasteur pentecôtiste très célèbre, qui a évangélisé dans plus de 30 pays et dont le ministère était accompagné par de nombreuses et spectaculaires guérisons miraculeuses. En fait, toutes les personnes du groupe avaient à un moment ou un autre de leur existence connu une expérience majeure sous le nom de Jésus-Christ, la prière et la louange étaient permanente dans leurs bouches, c’était vraiment impressionnant à voir.
Bien qu’étant sur mes gardes, les hostilités n’allaient pas tarder à commencer et bien sûr de manières totalement inattendues. Le ‘hasard’ voulu qu’on me présenta au pasteur qui a évangélisé dans plus de 30 pays et nous avons donc logiquement commencé à parler d’évangélisation en Israël. Il m’expliqua que le temps était venu pour les juifs de reconnaitre Jésus et qu’il serait de bon ton que des missionnaires évangélisent en masse ce peuple. Je lui ai fait remarquer que depuis 2000 ans le monde ‘chrétien’ s’y emploie avec des résultats plutôt décevants, voire contre-productifs, puisque ce peuple s’est encore plus arc-bouté sur le judaïsme qu’avant. Je poursuivis en disant qu’on ne pénètre la culture juive qu’en pensant comme elle. Etudier et comprendre le judaïsme est la base incontournable pour faire comprendre au peuple juif que Jésus n’a pas aboli la Loi, mais qu’Il l’a accompli parfaitement. Par conséquent ses méthodes d’évangélisations étaient inapplicables ici en Israël.
Que n’ai-je dit ! Puisque mes méthodes sont mauvaises, pourquoi n’emploies-tu les tiennes ! Combien d’âmes gagnées grâce à ’mes méthodes’ ? Me fut-il répondu violement. Visiblement son autorité ne souffrait point d’être contestée. A ce moment comme un feu s’embrasa en moi et je lui répondis sur le même ton : Combien d’âmes ‘ses méthodes’ perdent-elles en occident où des âmes par millions perdent la foi, que les Eglises se vident et les nations se corrompent en préparant le lit de l’antéchrist. Un autre leader voyant la scène est venu nous séparer avant que les choses ne s’enveniment d’avantages. Mais le ton était donné et l’inimitié installée entre les deux semences, mais ce n’était que le commencement, le python allait bientôt venir…
En allant de l’un à l’autre dans le groupe ‘chrétien’, les illusions s’estompèrent. La sanctification des femmes était inexistante, tout comme l’autorité des hommes. Le catholique me disait que les mélanges de courants chrétiens étaient une bénédiction et un autre que l’enseignement était secondaire du moment qu’on avait la louange et l’adoration. Je croyais alors avoir touché le fond, mais on allait maintenant le creuser avec la Sainte-Cène. Pour moi la Sainte-Cène c’est une table dressée face à l’adversaire, mais elle peut aussi devenir une table dressée par l’adversaire quand elle est prise de manière indigne. Un moment unique pour Satan de prendre une place privilégiée au cœur de l’Eglise du Christ. J’ai donc observé de loin la scène car je sentais que quelque chose allait se passer dans ce groupe.
On est dans le jardin du sépulcre, au Mont du Crâne, un cimetière, car rien ne prouve que Jésus fut enterré ici, avec en bruit de fond les muézins qui appellent à la prière du vendredi. Après les prières et les louanges vint le prêche du pasteur, puis la Sainte-Cène où la femme du pasteur s’avança pour donner un message. Comme j’avais l’intuition que la chose allait être intéressante, j’ai filmé la scène et je n’allais pas être déçu. Après quelques banalités, brusquement la femme se mit à prophétiser au nom du Seigneur. Ce qui d’emblée lui conféra un statut d’autorité sur l’assemblée et même son mari. Le contenu du message était diamétralement opposé à celui que je reçois moi-même depuis des années. En résumé c’est, ne craignez rien, restez sur vos positions, l’enlèvement est proche et vous épargnera les tribulations. A ce moment j’ai compris pourquoi l’Epouse est profondément endormie avant la venue de l’Epoux, car l’adversaire entretien le sommeil par la voix de ces femmes qui en prophétisant deviennent de facto l’autorité dans l’Eglise.
La grotte, le repas du sacrifice, la prêtresse et l’oracle, tout y était comme résumé en une seule image, celle du python. Alors que la pythie délivrait son oracle, j’ai compris le sens du songe et je me suis levé en disant que trop c’est trop, partant sous le regard étonné de ceux qui étaient sous le charme de ses paroles. En effet ce jour-là tout y était, comme dans l’Antiquité. Une pythie était une devineresse choisie à l’origine parmi les plus belles et chastes jeunes filles. A la suite d’un enlèvement, on les remplaça par des femmes d’âge mûr qui se relayaient pour rendre les oracles à Delphes dans le temple d’Apollon. Ce sanctuaire était érigé au-dessus d’une crevasse naturelle d’où montait une vapeur froide qui produisait une sorte de délire momentané. Pour consulter l’oracle, on offrait un sacrifice afin de s’assurer la faveur des dieux, puis la prêtresse procédait à des ablutions et à des purifications, buvait de l’eau de la fontaine Kassotis, jeûnait trois jours, mâchait des feuilles de laurier avant de s’asseoir sur le siège reposant sur un trépied au-dessus de la crevasse. Elle entrait dans une sorte de transe hystérique, et les prêtres ou prophètes qui lui servaient d’assistants recueillaient et interprétaient de manière sensée les paroles incohérentes qu’elle prononçait. L’oracle fut rédigé en vers jusqu’à l’époque romaine. Elle rendait ses oracles une fois seulement chaque année, vers le commencement du printemps. Les Grecs donnaient le nom de Pythie à toutes les femmes qui faisaient le métier de devineresses, parce que le dieu de la divination, Apollon, était surnommé Pythius, soit pour avoir tué le serpent Python, soit pour avoir établi son oracle à Delphes, ville primitivement appelée Pytho. Apollon lui-même aurait fondé le sanctuaire de Delphes après avoir construit le temple de Délos. Le sanctuaire était alors gardé par un serpent nommé « Python », fils de Gaïa (la Terre) et gardien d’un oracle consacré à Gaia. Apollon, désireux d’établir un oracle pour guider les hommes, tua Python avec son arc et s’appropria l’oracle.
Matthieu 7 : 15 Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. 16 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? 17 Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. 18 Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. 19 Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. 20 C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
21 Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. 22 Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? 23 Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. 24 C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. 25 La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. 26 Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. 27 La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande.
Ce qui avait entrainé la chute de la nation juive du temps des romains, fut de ne pas reconnaitre les fruits de l’Esprit et de rester attaché aux traditions et enseignements des pairs de la foi hébraïque. Ne pouvant ainsi reconnaitre le Machia’h en Yeshoua, ils connurent le jugement. Aujourd’hui où le peuple juif revient sur sa terre, comme l’annoncèrent les prophètes, c’est les Eglises qui portent les fruits de l’Esprit mais en se détournant de l’enseignement des pairs de l’Eglise, et c’est elles qui vont connaitre le jugement. Un juste retournement des choses.
Mais on me rétorquera que c’est un point de vue qui s’appuie juste sur songe et qui pourrait facilement être contesté. Oui, mais l’histoire ne s’arrête pas là, elle va connaitre sa conclusion dans le shabbat qui vient. Ce soir-là j’étais invité chez des juifs traditionalistes religieux pour le repas du shabbat. Avant le repas on passa à la synagogue pour préparer shabbat et j’en ai profité pour étudier un peu les textes traditionnellement lus ou priés. Dans Proverbes 31 : 30 on lit : La femme qui craint l’Éternel est celle qui sera louée. C’est le seul passage dans la Bible où la louange qui n’est destinée qu’à Dieu seul est décernée à une personne et c’est précisément l’épouse vertueuse. Ainsi le principe de la divinité partagée en gloire par l’Epouse du Christ n’est possible que si Elle reste dans l’Esprit de son Maître…
Si l’adversaire sait mettre la forme à son message en lui donnant le décor adéquat, le Seigneur sait également le faire. Le shabbat est bien plus qu’un simple jour de repos, car chez bien des juifs il est considéré comme un jour de noce où l’Epoux divin rejoint son Epouse dans ce jour sanctifié. Et voilà le thème du décor tout trouvé. En rentrant du shabbat vers mon hôtel, le Leonardo à Jérusalem, je suis accompagné par un couple en voyage de noce. En sortant de la voiture devant l’hôtel, la jeune épouse laisse sa main dans l’ouverture de la portière pendant que quelqu’un la ferme en lui pinçant les doigts dans la portière. Sous l’action de la douleur elle s’évanouie à nos pieds. Un médecin qui curieusement attendait là, se précipite et prend les choses en mains. Il l’ausculte rapidement et nous demande de la porter dans le hall de l’hôtel sur un canapé. On mobilise les hommes présents et on porte délicatement la jeune femme évanouie dans le hall. Après quelques instants la jeune épouse revient doucement à elle en gémissant, mais le docteur ne détecte aucune fracture, juste un pincement très douloureux, que le personnel de l’hôtel calme en lui apportant un gros sac de glace. Le médecin disparait alors aussi vite qu’il était apparu et l’affaire se conclut somme toute sans trop de dégâts, si ce n’est une grosse émotion pour tout le monde dans le hall, ce minuit-là.
Si je raconte cette histoire, c’est qu’elle peut être lue comme un rébus spirituel. Leonardo est un nom formé à la fois sur une racine latine (leo = lion > Léon) et sur une racine germanique (hard = dur). Le lion est le symbole universel de la royauté. Appliqué à un lieu de résidence comme l’hôtel Leonardo à Jérusalem, on peut le comprendre comme la demeure du roi, ici en l’occurrence la demeure du Roi des rois, l’Epoux divin. L’Epouse y entre comme une reine, portée par de nombreux serviteurs. Mais c’est dans la douleur, la souffrance et endormie qu’elle y trouve sa place. C’est un total démenti de l’oracle de la pythie qui disait que tout allait bien se passer, car le Seigneur garde et protège son peuple. Non, les choses vont très mal se passer et l’Epouse y aura une part majeure à jouer, dans la douleur, mais aussi dans la gloire.
Je ne peux m’empêcher de mettre en perspective les femmes de ce jour. Celle du vendredi qui mêle sa voix aux appels des muézins ennemis d’Israël et celle de l’épouse dans les noces du shabbat. Quel contraste entre l’adversaire qui par son discours lénifiant qui endort et corrompt le peuple et le message du Seigneur qui prévient que les temps vont être douloureux.