25ème anniversaire de Gilad Shalit
28082011L’actualité eschatologique ce n’est pas seulement la Bête et son faux prophète qui montent en puissance, c’est également Israël comme élément central dans les écritures. Aujourd’hui, dimanche 28 août 2011, du fond de la cave dans laquelle il vit depuis plus de 5 ans, Gilad Shalit fêtera seul son 25ème anniversaire. Le jeune franco-israélien, otage du Hamas, n’a accès à aucun droit élémentaire. Ni médecin, ni avocat, ni rencontre avec une personne tierce, rien. Ceci nous rappelle combien les ennemis d’Israël sont déterminés à l’abattre en la combattant sans relâche.
Guilad Shalit, ce jeune otage franco-israélien est le plus jeune et le plus ancien des neufs otages français retenu dans le monde. Pendant ces cinq longues années, les plus hautes autorités de la Nation, ont considéré dès 2006, que Guilad Shalit était un otage français et non un prisonnier de guerre. Ils ont régulièrement reçus ses parents et leurs ont régulièrement écrit pour les soutenir. Mais en dehors du coté symbolique de ce soutien, il n’y a rien de concret. En revanche, nous avons vu ces même plus hautes autorités s’impliquer totalement et activement pour faire libérer Ingrid Bétancourt, les infirmières bulgares, Clothilde Reiss, Françoise Larribe, Pierre Camatte et plus récemment les deux journalistes de France 3, Hervé Guesquière et Stéphane Taponier. Il y a donc une responsabilité collective et surtout des nations arabes dans cette affaire.
Le Hamas créé en 1987 par Sheikh Ahmed Yassin, Abdel Aziz al-Rantissi et Mohammed Taha, tous trois issus des Frères musulmans, son programme, exprimé dans sa charte, est la destruction de l’État d’Israël et l’instauration d’un État islamique palestinien sur toute la terre de l’ancienne Palestine (c’est-à-dire incluant les actuels État d’Israël, Cisjordanie et bande de Gaza). Ne reconnaissant pas Israël (qu’il nomme « entité sioniste ») et rejetant les accords d’Oslo signés en 1993 entre Israël et l’Autorité palestinienne, le Hamas s’oppose sur ce point au Fatah.
Basé sur une logique de haine et de violence, le Hamas est un habitué de l’horreur et de la terreur. Ce n’est pas en quelques mots, ni en quelques lignes, qu’on pourra épuiser le sujet des opérations terroristes du Hamas comme celles du 18 août avec un triple attentat près d’Eilat, faisant huit morts et des dizaines de blessés israéliens et a été suivi par des représailles contre Gaza au vu de la polémique qui fait rage depuis des décennies entre Palestiniens et Arabes sur l’utilité du combat armé. Il ne servira à rien de rappeler la longue histoire de l’exploitation de la cause palestinienne par les différents régimes arabes qui, en réalité, ne servaient que leurs propres intérêts. Il sera inutile de s’arrêter sur le moment choisi pour lancer cette attaque contre des bus israéliens dans le Néguev.
Car toute réserve se heurtera à la désapprobation de ceux [dans le monde arabe] qui refusent qu’on exprime le moindre doute sur le droit des factions palestiniennes d’attaquer des cibles israéliennes où que ce soit et de quelque manière que ce soit. Selon eux, l’important est de faire en sorte que la cause palestinienne ne tombe pas dans l’oubli, le meilleur moyen pour y parvenir étant la violence. Et peu importe si cela fait peu de cas des intérêts, de la vie et de la dignité des personnes et des peuples. Il a probablement fallu des mois d’observation, de planification et de préparation avant que la décision d’exécuter le projet à ce moment précis n’ait été prise pour des raisons qui sont autres qu’opérationnelles, [c'est-à-dire dire pour des considérations purement politiques].
A moins de penser que les Palestiniens sur place ressentent le besoin de rouvrir le front militaire, il faut bien admettre que d’autres acteurs peuvent avoir intérêt à détourner l’attention de l’impasse dans laquelle ils se trouvent. Autrement dit, la « lutte palestinienne » est encore et toujours, comme dans les années soixante-dix, cette caisse de résonance qui permet aux différents régimes de la région de faire entendre leur voix et d’adresser des messages aux acteurs nationaux, régionaux et internationaux. Et on n’est pas sans savoir que certaines factions palestiniennes ont approfondi leurs liens avec l’Iran ces dernières années et les évènements en Syrie laissent à penser que le dicteur syrien Al Assad aurait tout intérêt également à pousser les feux en Israël, afin de détourner les regards dans une autre direction.
Ces nouvelles attaques ont déclenché un cycle de violences dans et autour de la bande de Gaza qui a fait 15 morts et plus de 50 blessés côté palestinien après la riposte israélienne et un mort et plus de 20 blessés en Israël. Comme à chaque riposte sur Gaza, le Hamas répond par des tirs aveugles de roquettes sur les villes proches. Israël a adressé une plainte à l’ONU à la suite des tirs de roquettes de Gaza et de l’absence de condamnation du Conseil de sécurité après les attaques de jeudi dernier qui ont tué huit Israéliens dans le sud du pays, a-t-on appris mardi de source officielle israélienne. La plainte a été adressée au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et au président du Conseil de Sécurité. « Les 100 roquettes tirées de Gaza contre Israël constituent autant de sonnettes d’alarme » sur le fait que Gaza constitue « une base terroriste », écrit l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Ron Prosor, selon les médias israéliens.
Quand on lit ces informations en occident, on se sent loin de tout cela, surtout quand on est pas juif. Néanmoins il faut se rappeler qu’il y a des hommes qui souffrent de ces évènements et c’est pour cela que je joins ce témoignage du vécu des attaques du Hamas pendans un mariage en Israël.
Shabbat des mariés sous les roquettes du Hama
jeudi 25 août 2011,
Témoignage depuis la ville de Beer-Shev’a – par Rachel Franco
Nous étions invités dans un des hôtels de la ville de Beer-Shev’a, à partager le premier shabbat de Laura et de son époux Jonathan, nouveaux mariés depuis quelques jours.
Bien que plusieurs roquettes et missiles Grad soient tombés la veille dans la région dont l’une sur la ville de Beer-Shev’a, ma cousine Ariane, mère de la mariée, n’avait pas changé ses plans et d’ailleurs aucun des invités n’avait annulé sa venue. Ne soyez pas étonnés ! Une des constantes de mon peuple est de continuer à vivre notre vie en dépit des menaces .
Mais les roquettes étaient au rendez-vous et ce shabbat des mariés a été quelque peu bouleversé par la terreur des miliciens du Hamas .
Je vais essayer de traduire en mots ce qui se passe durant les quelques dizaines de secondes dont dispose un citoyen de cette ville pour se mettre à l’abri.
Nous étions quelques-uns le matin, réunis dans le jardin de l’hôtel, près de l’une des salles aménagées en Temple, lorsque la sirène s’est fait entendre une première fois. Ma famille, venue de France pour réjouir les mariés, ne semblait pas comprendre ce qui se passait ; les regards passaient de visage en visage comme pour chercher une réponse à cette sirène impressionnante et il a fallu la panique de quelques-uns pour que se concrétise le danger qui s’approche à la vitesse de l’éclair.
Mais où sont les abris ? Où faut-il courir ?
La plupart de ceux qui étaient près de moi se sont précipités vers l’intérieur de l’hôtel, mais sans savoir véritablement où se diriger ; il est impossible de savoir, à chacun de nos déplacements où se trouvent les abris les plus proches. D’autres personnes avec moi se sont précipitées dans l’une des salles aménagées en Temple de prière et j’ai dû bousculer quelques personnes âgées pour qu’elles s’activent dans leurs déplacements.
Dans le Temple, personne ne s’est levé pour se mettre dans un abri et ils ont continué de prier avec plus de force.
Je me suis assise et la femme près de moi m’a soufflée : << ici, nous sommes plus à l’abri qu’ailleurs>>. J’ai entendu sa prière faite à haute voix et qui n’était pas seulement pour elle et ses proches, mais pour l’ensemble de notre peuple et des citoyens de cette ville.
J’ai pris mon livre de prières pour me joindre à elle et à tous les priants. La détonation s’est aussitôt fait entendre. Elle a été lourde et puissante, mais elle m’a semblé lointaine. Je n’ai pas quitté ma place jusqu’à la fin de l’office du matin.
Le cours qui a suivi l’office et qui avait pour objet de transmettre un enseignement aux nouveaux mariés, sur l’union de l’homme et de la femme, a résonné en moi et m’a parlé bien au-delà des mots entendus. Il était question, bien sûr de cette chair Une, mystère de l’empathie de l’un pour l’autre, de ce lieu du Hessed, du Don pour l’autre que sont les liens du mariage. Et puisque nous étions agressés par les islamistes du Hamas, il m’a semblé comprendre quelque chose d’essentiel sur l’idéologie islamiste.
Voici : Le couple est formé de deux êtres spirituels qui forment un seul visage ; car l’un révèle à l’autre la part cachée de son être, ce qu’il ne peut voir sans l’aide de son conjoint. Si Abraham et Isaac en particulier ont présenté leurs femmes comme leurs sœurs, c’est parce que leurs âmes sont des âmes sœurs, tricotées du même fil (les mots » frère, sœur » ont pour racines deux lettres qui veulent dire tricoter, en hébreu). La chair Une fait référence au jour Un de la création du monde.
Lorsque les époux réussissent à s’unir dans l’empathie et l’altérité authentique et non pour assouvir leurs désirs ou leurs fantasmes, ils réalisent sur terre le projet de la création du monde voulu par le Créateur.
Or quel est le regard de l’islamiste sur son épouse et la femme en général ? Il veut effacer son visage, il la voile et la masque. Il se sert de son corps pour se défouler de ses pulsions bestiales et il se sert de son ventre comme d’une machine à enfanter de futurs martyrs.
Faisant de sa femme, une servante sans visage, il signe sa propre inhumanité et fantasmant sur un paradis où l’attendent soixante-douze vierges, il certifie que la jouissance sexuelle est le lieu de son indignité.
Durant ce shabbat des mariés sous les roquettes et missiles du Hamas, j’ai regardé avec grand plaisir Laura et Jonathan danser et chanter avec tous les invités. Je n’étais d’ailleurs pas en reste ! L’amour et le respect qu’ils se portent, la joie de cette nouvelle vie qui s’offre avec eux et que nous avons partagée m’a confirmé que le combat qui est le nôtre contre la nuit islamiste est un combat de chaque instant et que la considération de l’autre est le signe de la victoire et de la délivrance du Mal.
Je ne dis pas que certains d’entre nous n’avaient pas peur lorsque les sirènes se sont remises en route ; L’une de mes tantes s’est évanouie et il a bien fallu trois heures pour qu’elle réussisse à se tenir sur ses jambes ; une de mes petites cousines enceinte de trois mois s’est mise à hurler dans la cage d’escalier parce qu’elle ne voyait plus sa petite fille ; moi, je ne savais pas si je devais attraper de force les enfants qui jouaient dans le lobby et ne savaient plus quoi faire loin de leurs parents ou aider d’autres personnes paniquées au point qu’elles ne pouvaient bouger.
Mes enfants n’avaient pas voulu se joindre à nous, et je savais leurs inquiétudes que nous ne pourrions calmer avant le soir. Au moment de partir, nous avons entendu qu’une roquette était tombée directement sur une voiture et nous savions que sur le chemin du retour, rien ne nous protégerait, si ce n’est l’Éternel. Nous avons également entendu qu’il y avait un mort et des blessés graves.
Je n’ai pas eu le temps de dire au revoir aux mariés, car la fin de cette journée a été très mouvementée et l’on s’est perdu.
Ici et de manière publique, je leur souhaite une vie faite de joies et de vrai partage ; puissiez-vous réussir le projet de la création de votre monde intérieur, ensemble, l’un et l’autre unis comme au Jour Un.
Mazal Tov à vous et plein de bonheur dans l’édification de votre Temple intérieur !
Rachel Franco 21/08/2011 Israël
Catégories : politique















