Le principe d’Hanania
10112011La côte méditerranéenne a connu pendant une semaine des intempéries et une très forte houle liée à une énorme dépression centrée en pleine mer. Ces conditions climatiques apocalyptiques ont fait plusieurs morts. En plus des pluies, des orages, des vents violents jusqu’à 130 km/heure en rafales et des cours d’eau en crues, c’est une très forte houle qui est venue s’abattre sur la côte en ce mardi 8 novembre 2011. Comme l’a très bien expliqué Evelyne Dheliat au JT de Laurence Ferrari, il s’agit d’une dépression à cœur chaud qui se comporte un peu à la manière d’un cyclone avec son œil au centre et les vents qui tournent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. En marge du G20 de Cannes et des propos haineux envers Netanyahu, la côte varoise a été ravagée. Une forme de malédiction qui illustre en grandeur nature le songe des trombes, car cela vient vite et fait retomber des masses d’eau considérable sur les bateaux pris dans leur champ d’activité. Mais cela n’est pas fini, ça commence !
Ce que nous vivons en ce moment je l’appellerais le principe d’Hanania. Dans le royaume de Juda du temps de Sédécias fils de Josias, la vie se poursuivait tranquillement, mais c’était une illusion. Les gens se rendaient encore au temple, mais c’était pour la forme, car au-dehors ils menaient une vie de bâton de chaise. Pourtant Jérémie le prophète avertit le roi et le peuple que bientôt le temple et le peuple seront soumis et déportés à Babylone. Les religieux considèrent les paroles de Jérémie contre le temple et Jérusalem comme blasphématoires. Ils vont donc lui faire un procès en bonne et due forme avant de le lapider. Contrairement aux chefs religieux, les chefs politiques qui étaient aussi les juges officiels décident de l’écouter et lui sauve la vie.
Dans le royaume de Juda, on sent que la fin approche malgré la prétention des religieux et faux prophètes qui clament bien haut que Dieu ne permettra jamais que Jérusalem et son temple soient détruits. Ces hommes représentaient une classe d’ultrafondamentalistes qui avaient dissocié la pratique religieuse de la vie morale. Afin d’illustrer de manière frappante la prochaine déportation du peuple, l’Eternel demande à Jérémie de se confectionner un joug de bois et de le porter, les lanières et les barres de bois symbolisant l’asservissement à Babylone. Hanania se présente alors comme prophète de l’Eternel et brise le joug de Jérémie en affirmant que la déportation n’aura pas lieu. L’Eternel par la voix de Jérémie annonce la mort d’Hanania et alourdit le jugement sur Juda, le joug de bois deviendra un joug de fer.
Aujourd’hui la situation est identique. Lorsque souffle le vent de la tempête, le réflexe de l’homme est de rechercher premièrement les causes naturelles de l’évènement; il analyse ses propres données, parce que sa vérité repose sur sa vision. Pourquoi un volcan en éruption? N’est-ce pas le rôle d’un volcan d’entrer en éruption, puisque les jours de la terre ne sont pas terminés, et que la terre a besoin de la chaleur de la terre afin de vivre ses saisons. Nous avons eu des évènements catastrophiques qui soulignaient souvent des avertissements du Seigneur. Mais le monde, surtout le monde religieux n’en tient pas compte.
Puisqu’il en ainsi, alors le jugement des rebelles à l’Eternel va être alourdi et renforcé. Ce blog a débuté en 2007 au début du mandat présidentiel de Sarkozy et ce n’est certainement pas un hasard. Depuis je ne cesse de dénoncer les agissements et directions politiques que prend cet homme. Il est un instrument majeur pour placer un joug de bois sur les épaules de la France afin de la placer sous la tutelle catholico-européenne. Mais comme le soulignait Bernard Guetta sur France Inter ce matin, l’Europe communautaire qui se façonne aujourd’hui est exclusivement économique et seule la préservation de la monnaie est sa justification. Dans un processus totalement antidémocratique, car sans référendum populaire pour l’appuyer, l’Union européenne avance inexorablement vers un fédéralisme contraint, qui révèlera alors le vrai visage de la Bête de l’Apocalypse. Mais alors vous aurez un joug de fer sur les épaules de l’Europe.
L’Allemagne a repris depuis plus d’un mois les rênes de l’Europe. Avec un message sans ambiguïté : l’Europe sera fédérale ou ne sera pas. Et quand l’Allemagne dit « fédérale », elle pense « allemande » très fort. L’Allemagne a repris depuis plus d’un mois les rênes de l’Europe. Avec un message sans ambiguïté : l’Europe sera fédérale ou ne sera pas. Et quand l’Allemagne dit « fédérale », elle pense « avec une rigueur allemande ».
Observez combien de fois le mot convergence a été prononcé depuis quelques jours. Le président de la République l’a cité à de nombreuses reprises dans son interview télévisée et Bruno Le Maire nous a même expliqué qu’il passait plus de temps à Berlin qu’à Paris pour travailler sur les projets budgétaires et « s’inspirer » du modèle allemand.
Le reproche fait à l’euro et à la zone euro depuis des années, et en particulier depuis la crise de la dette, c’est qu’on ne peut pas avoir de monnaie commune sans gouvernance économique et convergence budgétaire et fiscale. Depuis la crise grecque, la situation évolue rapidement. Après un ultimatum à la Grèce de Papandréou : « Le plan ou la porte », l’Allemagne s’est tournée vers l’Italie de Berlusconi avec un message clair : « L’austérité ou la porte », et même l’austérité pour l’Italie ET la porte pour Berlusconi qui ne passera pas le cap du printemps 2012 à la tête du gouvernement italien. Mais, plus subtilement, l’Allemagne a fait comprendre à la France qu’elle était la prochaine sur la liste. Même si Angela Merkel a accepté de faire de Nicolas Sarkozy le porte-parole de son gouvernement européen, cela ne l’a pas empêché de lui adresser un message clair : « Réduction du déficit ou la porte ». De retour du sommet européen, on n’a d’ailleurs plus entendu parler que de nouveau plan d’austérité en France et le mot à la mode va être la convergence. Le message est bien passé.
Contrairement aux apparences, l’Europe avance. Vite. Plus vite qu’on n’aurait pu l’imaginer il y a encore quelques mois. Grâce aux crises successives, convergence et fédéralisme économiques sont devenus des évidences.
Lors d’un débat avec des étudiants le 8 novembre à Strasbourg où siège du Parlement européen, Sarkozy s’est déclaré en faveur du fédéralisme, condition selon lui du bon fonctionnement de la monnaie unique. Il a cependant estimé que cette notion entrait en contradiction avec l’idée d’élargissement de l’Union européenne. « Nous sommes 27. Il faut, à l’évidence, qu’on s’ouvre à terme aux Balkans. On sera 32, 33 ou 34. Personne ne pense que le fédéralisme, l’intégration totale, c’est possible à 33, 34, 35 pays. » Mais « il n’y aura pas de monnaie unique sans un accroissement de l’intégration économique et de la convergence, et c’est ce vers quoi l’on va. » « Clairement, il y aura deux vitesses européennes : une vitesse vers davantage d’intégration dans la zone euro et une vitesse plus confédérale dans l’Union européenne », a ajouté le chef de l’Etat. Il a, par ailleurs, de nouveau qualifié d’« erreur » l’entrée dans la zone euro, en 2001, de la Grèce.
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